Fantasy & Fantastique

31 mars 2010

SANG D'IRAH sur Books@lot

Nouvel avis de lecteur (les plus intéressants, finalement :-) celui de Books@lot :



Lorsque l’on commence à lire Sang d’Irah, on se dit que ce livre est très prometteur.
Claire Panier-alix n’écrit pas, elle brode...
 
L'auteur nous plonge dans un canevas littéraire très intéressant et très pointu du point de vue linguistique.
Il est agréable de trouver, enfin, un texte bien construit où les mots danse pour former un tout très cohérent.
Sous la plume de l’auteur, on sent une culture médiévale très poussée, certainement due à son diplôme d’histoire médiévale.



Quoiqu’il en soit, remarquons que le résumé ne rend pas justice à l’œuvre, car cette histoire, c’est bien plus qu’une banale histoire d’amour entre deux êtres, teintée de politique.
Ce livre, c’est avant tout une formidable histoire d’amitié entre deux hommes, une histoire de bravoure et de respect, une épopée et le combat de toute une vie pour la paix d’un royaume.
Comme le dit ma copinaute Phooka, ce livre est une chanson de geste, pas un récit d’actions et d’aventures propre aux histoires de Fantasy moderne.



Les personnages  sont creusés et poussés dans leur infime retranchement.
Claire panier-Alix réussi à faire passer une émotion intense: on les déteste, on les adore, on les plaint à tour de rôle, tout en suivant leurs exploits et leurs trahisons avec délectation.
Les héros sont peints. On voit chaque coup de pinceaux qui agrémentent l’ensemble des individus. Et au fil du temps, chaque trait met en valeur un nouveau trait de caractère qui amplifie l’ambivalence des protagonistes.
 
Je n’ai vu dans aucun commentaire le fait que l'auteur ait réussi à créer une nouvelle race imaginaire qui se fond parfaitement dans l’histoire : les trolls lycanthropes.
Ils sont là, ils sont présents, on les sent, on les craint, ils nous dégouttent… bref, ils rendent l’histoire vivante.



Est aussi un personnage hors norme : Sail l’homme-dieu d’Orkaz, qui, à mon sens, est le plus marquant des protagonistes du livre.
De cet homme, se dégage une puissance calme et maîtrisée, une force d’esprit incomparable capable de rivaliser avec les hauts faits d’armes de son ami.
Sail est un messie, un guide pour son peuple mais aussi pour le peuple qu’il n’a pas choisi. Et pourtant, il est peu question de religion là-dedans, je dirais qu’il est plutôt question de tradition.
Sail est tout ce qu’on ne dit pas de lui. Il est marquant par son silence, par sa souffrance, par sa réclusion et par son charisme.
Il est un dieu parmi les hommes…
 
L’auteur ne laisse rien au hasard, tout est dessiné avec minutie et chaque personnage qui apparaît, chaque fait qui est mené est repris par la suite.
Claire Panier-Alix ne crée pas de situation inutile, toutes les questions et les actions posées en début de livre trouvent une conclusion. Et même le passage où apparaît un semblant de réalité de l’Histoire française est intéressant et se dissipe bien dans le récit.
 
Au final, je dirais qu’il faut absolument lire ce livre quand on aime la Fantasy et les fresques épiques. D’une part, parce que son auteur est français, et ça donne envie de dire « nous aussi, on écrit de bons livres sur l’imaginaire », d’autre part parce qu’il relève le niveau de certaines œuvres que j’ai pu lire précédemment et qui se prétendent « exceptionnelle ».
 
 


Par LadyScar 

et un autre avis ICI 

13 mars 2010

SANG D'IRAH sur L'ART DE LIRE

http://artdelire.blogspot.com/2010/03/claire-panier-alix-sang-dirah.html

en copié-collé :

Toute terre a ses héros! Tout domaine a son maître et ses légendes. Des légendes qui ne voient pas forcément des chevaliers d'argent combattre des dragons. Parfois, ces héros sont simplement des hommes qui combattent pour leur honneur, et pour leurs principes. Ils ne combattent pas pour eux, ils combattent pour les autres. Et Duncan d'Irah fait partie de ces hommes. Pétri des grands principes de la chevalerie, il mène sa barque en décalage du monde qui l'entoure. C'est peut-être ce qui va le sauver. Ou peut-être pas....
Ce matin-là, lorsqu'il se rend à la cour de la reine de Nicée, il est heureux. Elle est sa promise depuis l'enfance et ils s'aiment tous deux. Lui, le seigneur d'Irah va se retrouver sous peu marié à la femme de sa vie dont il est également le vassal. La boucle sera alors bouclé.
Mais les choses se compliquent lorsque la guerre se déclare avec les terres des Trolls lycanthropes de la Kurstanie. Ils sont alliés avec les hommes du désert de l'Homme-Dieu d'Orkaz. La Guerre débute et les vérités s'éclairent sous une lumière peu réjouissante pour notre chevalier. Sa dulcinée n'est pas totalement innocente de tous ses massacres. Au nom de la Jade, elle a levé de nouveaux impôts et accablés encore un peu plus ces peuples appauvris par la rigueur naturelle de leurs territoires. Les incompréhensions s'enchaînent, la tension monte et les camps se délient aussi vite que les morts s'amoncellent. Et au milieu de tous ces événements, il y a l'amour de Duncan d'Irah et de Maryanor de Nicée qui vont de déconvenues en déconvenues. Il n'y a rien de pire que la trahison de l'être aimé. Sauf peut être l'envie à tout prix de pardonner...

Les héros de ce roman fleuve sont ce couple épris l'un de l'autre qui luttent contre les remous du fleuve de leur vie. L'un a envie de comprendre et de pardonner pendant que l'autre se laisse totalement porter par le courant. La reine Nicée aime sentir le poids de la couronne et elle le fait bien sentir à son amant. Il n'est pas question de la perdre, quitte à perdre l'estime de Duncan. Du coup, vous pouvez en douter, le personnage de Maryanor est loin d'être un modèle de vertu. Et pourtant, rien n'est simple. L'auteur ne tombe à aucun moment dans le manichéisme. Maryanor n'est pas cette peste prête à tout pour le pouvoir, et Duncan n'est pas non plus ce preux chevalier blanc qui ne verse le sang que pour la bonne cause. Ils ont tous deux leurs défauts et leurs failles dans la cuirasse.
Ici, il est question d'une saga qui s'écoule sur pas moins de quarante ans. Il s'agit de soft fantasy: les peuples ne sont pas sont que nous connaissons mais ils s'en inspirent fortement. Par exemple, le peuple d'Orkaz est très largement inspiré des égyptiens antiques. La première partie tourne autour de la guerre, puis elle se finit. Là, on a un doute parce qu'il reste la moitié du roman encore... Hé ben non! L'auteur rebondit en se servant d'un personnage secondaire apparut au cours de cette première partie. Par conséquent, on repart dans une autre direction. Et c'est là une très grande force de ce roman, Claire ne cesse jamais de piocher dans son catalogue de personnages secondaires pour rebondir et relancer la machine. Par exemple, la quatrième partie du roman est la dernière et plus courte. On se dit qu'après tout cela, elle va nous pondre un épilogue calme et sympa. Hé bien! Là, elle repart en laissant un peu Duncan et Maryanor mais en nous narrant les déconvenues d'un général de l'armée du seigneur-roi d'Irah. Et c'est reparti.
C'est un vrai pavé, et il n'y a pas un mot de trop. Tout est calculé au millimètres près. A ce stade, ça relève de la dentelle.

09 mars 2010

MYTHOLOGICA.NET : 2e critique de SANG D'IRAH

Un autre chroniqueur de MYTHOLOGICA.NET critique SANG D'IRAH :

http://mythologica.net/index.php?option=com_content&view=article&id=388:sang-dirah--claire-panier-alix&catid=41:fantasy&Itemid=59

SANG d'IRAH par Mythologica.fr

SANG d'IRAH par Mythologica.fr :  ICI

en copié-collé :

Préquelle à la Chroniques Insulaire, Sang d’Irah avait sa propre légende avant même sa sortie, puisque sa naissance est le fruit de la surprise de Claire Panier-Alix lorsqu’elle apprit que Duncan d’Irah, « l’archétype du chevalier arthurien qui meurt au début de l’histoire », est le personnage préféré de ses lecteurs. Une belle légende et le respect des désirs du lecteur suffisent-ils à faire un bon roman ? C’est ce que nous allons tenter de savoir tout de suite…

Nous parlions récemment des auteurs francophones, et bien, pour moi, Claire Panier-Alix est presque l’archétype de l’auteure française car son écriture possède quasiment toutes les particularités propres à la littérature de notre pays : la présence des ellipses inconnues aux anglo-saxons, les descriptions, la plongée dans la vaste palette des sentiments humains, et quelques mots qui fleurent bon le Moyen Âge savamment disséminés au fil du récit.
Sang d’Irah est centré autour du personnage de Duncan, dont la personnalité transpire tout au long de l’histoire. L’auteure dédie son roman aux peintres préraphaélites, et ce n’est pas peu dire qu’ils l’ont inspirée puisque l’ensemble du récit est une vaste succession de tableaux fabuleusement dépeints, ponctués ici et là de scènes fortes et marquantes qui font qu’ « imaginer » (on parle au sens premier : mettre en images) Sang d’Irah est un réel plaisir. Un réel plaisir toutefois entaché par un défaut récurrent aux romanciers de fantasy français, presque « le défaut des qualités », pourrait on dire : l’action manque et les batailles n’ont pas ce souffle épique qui imprègne pourtant tout le reste du récit si l’on s’y laisse emporter, dommage car n’eurent été ces longueurs, Sang d’Irah est un pur roman dans la tradition chevaleresque médiévale, qui se lit facilement grâce à un vocabulaire accessible à tous, et où les moments de bravoure, qui savent se faire attendre, sont des plus plaisants. Les liens qui unissent Duncan à Maryanor ne sont pas sans rappeler d’autres célèbres couples médiévaux, comme Tristan et Iseult. Ainsi, je ne doute pas que ceux qui ne pourront pas accrocher à l’histoire et à ses personnages très profonds mais néanmoins classiques de la fantasy risqueront de s’ennuyer.
J’avais été un peu rebutée par le résumé du roman qui nous dépeint sobrement trois pays et une province, laissant présager un scénario fort simple. Et bien, les intrigues politiques sont parfaitement menées malgré un tout petit royaume et un faible nombre d’intrigants, entre prises de pouvoir, reconquêtes et une étonnante intervention extérieure qui amène bien des questions, malgré un scénario finalement classique, le roman est conçu de telle façon que l’on a presque l’impression de connaître intimement chacun des personnages, avec ses qualités et ses défauts, et que l’on se prend à aimer les plus méprisables d’entre eux, comme la reine Maryanor. En effet, il n’y a pas dans Sang d’Irah de gentils ni de méchants (si l’on excepte le culte du Jade), et tous les personnages sont en demi-teinte, chacun avec sa part d’ombre et de lumière, tout comme, finalement, ces tableaux dont je parlais tout à l’heure. La scène finale du roman est également très touchante, et rappelle immanquablement celle du Seigneur des anneaux.
Sang d’Irah est un roman qui saura aisément séduire les amoureux de grandes fresques amoureuses médiévales sur fond de manipulations politiques et de grandes batailles, mais qui rebutera sans doutes ceux qui recherchent de l’action à l’anglo-saxonne tambour battant.
Tsaag Valren
Sang d'Irah
Claire Panier-Alix
Editions le Pré aux clercs
19€

08 mars 2010

SANG d'IRAH, par l'Autre Monde (90.9 FM)

c'est ici
(Soyez les bienvenus sur le site internet de L’Autre Monde.
L’autre Monde est une émission de radio diffusée sur les ondes du 90.90 Fm en Indre et Loire le jeudi de 21h30 à minuit et en direct sur internet :
http://www.radio-portugal.net/nous_ecouter.htm.
Nous vous proposons chaque semaine des nouveautés underground musicales, mais également des coups de cœur plus anciens, des chroniques littéraires et cinématographiques.
Pour vous faire une petite idée de la chose, allez faire un tour du côté de la section playlist.

Notre but est de promouvoir les artistes de la scène Métal et Gothique quel que soit leur art de prédilection : musique, littérature, films, peinture ...

Vous retrouverez dans ce site l’esprit de l’émission, avec les news , l’agenda des concerts, les playlists, nos chroniques des cds reçus, les sorties de films, dvd, romans, les interviews réalisées soit à l’antenne en direct soit par mail sur le site, sans oublier nos liens et nos contacts.)

roman broché/492p.
Date de parution : 11 janvier 2010
ISBN : 978-2-84228-383-4

J’attendais beaucoup de ce roman de fantasy de Claire Panier Alix. Je n’ai pas été déçu.
Cette auteure française spécialiste de Tolkien et du mythe arthurien vous propose un roman singulier et passionnant. Elle a su utiliser les codes du genre sans tomber dans le cliché, bien au contraire, elle les reprend pour les détourner et vous surprendre.
Le Sang d’Irah est un roman de Fantasy qui va vous faire découvrir toute la vie d’une ile-continent oubliée : Nopalep’am Brode. Cette ile est divisée en 4 royaumes. Au nord les Trolls-lycanthropes de Kurstanie, au Sud le désert d’Orkaz dominé par un Homme-Dieu, à l’est le Royaume Nicée qui ne cesse de guerroyer et à l’ouest le royaume forestier d’Irah. Alors que Ducan d’Irah est le promis de Maryanor, héritère de Nicée, depuis leur plus jeune age, et que tous deux s’aiment, les impératifs politiques et militaires vont bouleverser leur destin et par là même l’avenir de Nopalep’am. Sous l’influence de ses prêtres, Maryanor va décider de s’unir de force à Sail, souverain et Homme-Dieu d’Orkaz et temporairement allié avec les abominables et brutaux Trolls. Mais la cérémonie de soumission de Sail ne va pas se dérouler comme prévu. Alors qu’il devait être asservi à la volonté de Maryanor, celui-ci va pouvoir échanger ses émotions avec elle. Cela ne va pas manquer de troubler Maryanor qui était si pleine de certitude. Mais c’est surtout l’arrivée de Nicolas de Talmont qui va provoquer un véritable cataclysme sur Nopalep’am Brode.
Vous allez suivre la vie des différents souverains de ces 4 royaumes sur plusieurs décennies. Vous entendrez leurs sentiments les plus intimes et aurez le cœur brisé en même temps qu’eux. Vous comprendrez pourquoi la raison doit parfois l’emporter sur les sentiments. Et dans le même temps vous vous révolterez face à ces choix absurdes. Votre colère montera à son paroxysme lorsque les trahisons ne pourront être déjouées. Et vous aurez du mal à quitter ces personnages tous aussi charismatiques les uns que les autres lorsqu’il sera temps de tourner la dernière page.
Le fait de suivre sur de nombreuses années les moments les plus intenses de la vie de tous ces personnages et la qualité d’écriture de Claire Panier Alix, vous donne l’impression d’avoir assisté à tous ces événements et de relire vos propres mémoires. Vous aurez la sensation d’être dans les chambres où les décisions douloureuses sont prises, de vous trouver l’arme à la main lors des affrontements… La dizaine de protagonistes est extrêmement charismatique. Ils ont beau vivre sur une île qui nous est totalement inconnue, vous auriez très certainement réagis comme eux. Ce qui les rend très proches de vous. Et les accompagner en connaissant tant de parties de leurs vies en fait de véritables compagnons de route.
Cette magie est tellement rare en littérature qu’il est impensable que vous passiez à côté de ce roman.
Claire Panier Alix signe, avec Sang d’Irah, une œuvre inoubliable.